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ATARI ROI DES ARCADES

Simulateur de vol Arcade 1979

nono - 132 articles publiés Maître Jedi des requêtes SQL.
Les jeux qui m'ont marqué:Half-life, Tomb Raider, FFVII, Diablo, Derrick : meurtre dans un parterre de fleurs

Lunar Lander et Asteroids, le triomphe d'Atari, de l'arcade et des graphismes vectoriels

Après le succès de PONG (1972) et l'Atari 2600 (1977), la société ATARI se devait de faire encore plus fort en cette toute fin des années 70. Ce sera chose faite lorsque en 1979 sortent coup sur coup Asteroids et Lunar Lander.
C'est ce dernier qui sort en premier, en aout 1979, sur borne d'arcade. Pour l'occasion, Atari a dépensé sans compter pour développer un nouveau moteur basé sur des graphismes vectoriels. En somme, les graphismes du jeu ne sont plus définis en additionnant des pixels les uns à côté des autres, mais en utilisant des vecteurs mathématiques (des points, des droites et même des courbes) pour afficher des formes géométriques.

Notons que les avantages de cette technique sont nombreux:

ils peuvent être redimensionnés à n'importe quelle taille sans perte de qualité;
les objets peuvent être déplacés et animés en recalculant simplement les coordonnées des vecteurs (ce qui améliore grandement la fluidité);
enfin ils occupent moins d'espace de stockage que les graphismes en 2D classiques, car ils ne nécessitent pas l'enregistrement pixel par pixel de chaque détail.

Bref, plutôt adapté pour des jeux au design minimaliste, ils ne sont pas aussi beaux que les jeux aux textures complexes et colorés à base de sprites par exemple. Mais à l'époque cela avait un peu moins d'importance. Ils préfigurent ce que donnera quelques années plus tard la 3D représentée sous forme de polygones.

Lunar Lander, premier jeu vraiment original?

Mais ne nous égarons pas, revenons à notre Lunar Lander. S'il n'est pas le premier jeu commercial en représentation vectorielle (il y a eu avant lui Computer Space en 1971), il propose une expérience de jeu unique puisque le but est de poser le module lunaire (LEM) sur la lune.
Le terrain est escarpé et les zones d'alunissage sont affichées en surbrillance (il peut y en avoir plusieurs). Dis comme ca cela peut paraitre très ennuyeux mais bien en contraire.
Chaque manœuvre est l'occasion de rendre compte de l'impact de la gravité sur votre vaisseau et donc de l'inertie qui en découle. Chaque déplacement horizontal ou latéral consomme du carburant, si vous êtes à cours c'est game over, si vous arrivez trop vite à la surface ou si vous vous posez sur une zone interdite c'est le crash.
Bref Lunar Lander offre une expérience très réaliste de simulation de vol, et c'est une prouesse pour l'époque.
Le carburant est utilisé pour réaliser 4 missions, sachant que vous en regagnez un peu à chaque victoire (ou en rajoutant une pièce dans le monnayeur, faut pas déconner non plus).

Piloter le module lunaire est un vrai régal une fois celui-ci maitrisé, même si les missions s'avèrent toujours plus difficiles. Cerise sur la gâteau, le jeu "zoome" automatiquement sur la carte lorsque vous vous approchez de la zone d'alunissage, vous rappelant au passage qu'il va falloir ralentir et bien orienter à plat votre module.

Le jeu connaitra un beau succès avec un concept assez orignal pour l'époque, il ne suffisait pas de tirer sur tout ce qui bouge pour gagner mais de réfléchir un peu. Il sera porté sur quelques plateformes comme le C64 ou le ZX Spectrum.

Asteroids ou comment recycler pour faire encore mieux

Pendant que Lunar Lander se forge un beau succès en vendant, mine de rien, pas loin de 5000 bornes, Atari développe un autre projet qui va dépasser toutes leurs attentes.
Au départ, l'idée est de "copier" un autre jeu en de type shoot them up en graphismes vectoriels, Space Wars (1977) de la société Cinematronics.
Le concept de Space Wars repose lui-même sur un autre jeu de tir d'Atari datant du début des 70's, Computeur Space. Dans cette version, deux vaisseaux se battent en duel dans un espace relativement vide, il est vite décidé de rajouter un élément qui deviendra central.

Cette fois, il sera question d'un seul vaisseau pouvant se déplacer à 360°, avec la possibilité d'accélérer tout en étant soumis à l'inertie du vide (comme dans Lunar Lander). L'écran est rempli d'astéroïdes de tailles diverses qui se dédoublent à chaque nouvel impact modifiant de surcroit leur trajectoire et leur vitesse. Ils peuvent également rentrer en collision et créer des réactions en chaine imprévisibles, grâce à un moteur physique très réaliste. Pour corser le tout un vaisseau alien mal intentionné se pointe régulièrement pour vous tirer dessus.

Asteroids est aussi le premier jeu à intégrer la possibilité de laisser vos initiales en fin de partie attachées à votre score, les 10 meilleurs joueurs apparaissant ainsi à l'écran d'accueil.

Le succès est tel qu'ATARI stoppera prématurément la production de la borne Lunar Lander, pourtant excellente, pour mettre toutes ses ressources sur Asteroids qui s'écoulera au nombre vertigineux de 70000 bornes dans le monde entier, un record inégalé pour Atari.

Conclusion et avis

Fort du succès d'Asteroids, ATARI sortit l'année suivante une version améliorée sous le nom de Asteroids Deluxe. La firme produira également de nombreux jeux dérivés du concept comme Space Duel (1982) en vectoriels et en couleurs et dans lequel on peut jouer à deux ou l'un contre l'autre, mais aussi Blasteroids (1987).
Une version dérivée du jeu sur Gameboy (sortie semble-t-il uniquement au Japon) vous met aux commandes de la navette spatiale américaine avec un système de jeu assez proche de l'original mais relatant toutes les étapes du trajet depuis le décollage sur Terre jusqu'à l'alunissage.

Enfin Atari continuera de développer des jeux originaux dans le même style graphique puisqu'en 1980 sort la célèbre borne Battlezone, un jeu de tank en vue subjective et incroyablement immersif pour l'époque.

Si vous connaissez d'autres jeux en vectoriel qui vous ont marqué mais non mentionnés dans cet article, réparez urgemment cette injustice en le partageant dans les commentaires!