Amstrad CPC 464 ou la Micro pour tous
Rédac Chef
Amstrad CPC: la solution tout-en-un qui a cartonné en France
Pour comprendre l'un des micro 8-bits les plus marquants de l'histoire gaming, il faut remonter aux origines même de la société Amstrad. Le fondateur, Alan Sugar, un entrepreneur britannique donnera même son nom à Amstrad puisqu'il s'agit en fait d'un acronyme de Alan Michael Sugar Trading. Il fonde la société en 1968 et trouve rapidement le succès grâce à sa capacité pour identifier les opportunités dans l'industrie de l'électronique grand public.
La popularité des micro dans les années 80 ne cesse de croître mais paradoxalement l'informatique conserve toujours cette image de complexité et d'accessibilité limitée, comme si elle était encore réservée à une minorité de geek à lunettes et riches de surcroît. Je me souviens encore au collège, nous étions peut-être 2 ou 3 sur une classe de 30 à posséder un micro à la maison.
C'est dans ce contexte qu'en 1984, Amstrad lance le CPC 464, son premier ordinateur personnel. Bien qu'il s'agisse d'un "micro de plus" sur un marché très concurrencé (il existe une pléthore de systèmes à l'époque, le PC n'étant pas encore devenu la norme), il se distingue par une offre particulièrement adaptée au grand public.
Le CPC 464 est un système tout-en-un, comprenant un clavier, un écran couleur ou monochrome et un lecteur de cassette intégré. Son Basic est solide et facile à prendre en main. Côté techno, rien de spectaculaire avec une mémoire de 64 Ko, plutôt moyen pour l'époque.
Mais surtout son prix de lancement en France (3000 fr pour le modèle monochrome) est imbattable et va séduire un large public de néophytes. Il concurrence et surtout ringardise les C64 et ZX Spectrum en place à l'époque.
Un ordinateur fourni de base avec un écran, la révolution de la micro grand public est en marche!
Qui est Roland Perry
ajouté le 2024-10-14 20:20:35
ajouté le 2024-10-14 20:20:35
Roland Perry était l'un des ingénieurs principaux chez Amstrad, une entreprise britannique d'électronique grand public fondée par Alan Sugar. Perry a travaillé sur la conception matérielle de l'Amstrad CPC, y compris le développement du matériel informatique, de l'affichage vidéo et des contrôleurs de périphériques.
L'Amstrad CPC et l'essor du jeu vidéo sur micro dans les années 80
Il est de notoriété publique que la ludothèque du CPC est riche et vaste. La stratégie initiale de Sugar était de proposer déjà un nombre important de soft à la sortie du produit. Ainsi en fondant en même temps la société éditrice de logiciels AMSOFT, le micro sera proposé dès son lancement avec de nombreux logiciels et jeux très attractifs.
L'accessibilité économique couplée avec une qualité graphique et sonore solide pour l'époque feront que, dès le départ, de nombreux développeurs soutiendront la plate-forme et produiront d'excellents jeux parfois exclusifs.
On peut citer des studios renommés tels qu'Ocean Software, Gremlin Graphics, Loriciel, US GOLD et Codemasters qui ont soutenu l'Amstrad CPC.
Amstrad a également établi des partenariats avec des magazines informatiques de l'époque, tels que Amstrad Action et Amstrad Computer User. Ces magazines offraient des critiques, des astuces et des aperçus des derniers jeux. Il ont contribué à la promotion de la plate-forme et à la création d'une communauté active autour des jeux Amstrad CPC.
Amstrad a donc contribué, peut être malgré lui, à élargir la base d'utilisateurs des micro-ordinateurs pour le jeu vidéo dans les années 80. Il a permis à de nombreux joueurs de découvrir et d'apprécier des expériences vidéoludiques à un prix abordable, contribuant ainsi à l'essor et à la popularisation du jeu vidéo sur cette plate-forme.
Le CPC en France
Le CPC a connu une popularité particulièrement élevée en France. Outre l'excellent rapport qualité prix dont a bénéficié le consommateur français, Le CPC est accompagné d'une campagne marketing très efficace et d'une traduction systématique de tout son contenu (le manuel très complet était traduit en français, chose plutôt rare à l'époque). Une grande partie de la presse spécialisée d'alors soutiendra rapidement la machine, créant ainsi une vaste communauté de passionnés et d'utilisateurs.
En décembre 1984, dans le magazine Tilt n°17 on pouvait lire :
L'Amstrad CPC 464 arrive comme une bombe sur le marché français. Tout ce qui était connu et établi se voit bouleversé par ce petit micro [...] pour moins de 3000 fr
Le magazine revient également sur l'utilisation d'un clavier "mécanique" très agréable et l'absence de cordons superflus du fait de l'intégration du lecteur de cassette.
En juillet 1985 Amstrad Magazine devient le 1er journal dédié à la plateforme et popularise le terme "amstradiste" pour désigner je cite
les fanatiques d'une machine qui nous étonne un peu plus chaque jours...
L'occasion également de revenir sur l'histoire de la firme et de son fondateur, Alan Sugar.
En février 1988 sort le 1er numéro d'Amstrad 100%. Le numéro revient sur l'affaire juridique qui empêche Amstrad d'appeler son CPC le .. CPC. On y retrouve aussi un article sur la "télématique du CPC", en gros les premières applications en ligne de la machine! de quoi se replonger dans la préhistoire d'internet ou plutôt du Minitel....
En France, la mascotte du CPC, le fameux crocodile, contribue à donner à Amstrad une image cool et branchée. Cette notoriété fera du marché français le plus lucratif pour la firme britannique qui écoulera près d'un tiers des 3 millions de CPC produits durant sa durée de vie (tous modèles confondus).
Enfin il faut reconnaître qu'il était assez aisé de « copier » les programmes du CPC (contrairement aux consoles par exemple) et ainsi se partager largement les jeux entre amis... Mais bon, il est bien connu qu'en France, il y a une très grande culture de la générosité et du partage... Cet aspect est aussi en partie lié au succès du CPC et même à son prolongement improbable jusqu'à l'aube des années 90, sans parler du véritable culte de lui vouent aujourd'hui certains adeptes du retro et que je trouve parfois un peu exagéré (quand on pense qu'un CPC en bon état tourne autour de 100€ sur les sites de vente entre particuliers, il y a de quoi s'interroger)
La fin du CPC
Vers la fin des années 80, l'informatique connaît une évolution technologique rapide avec l'arrivée des micro 16-bits Atari ST, AMIGA et PC compatibles. Déjà un peu obsolète en 1984, le CPC devient une relique complètement dépassée. Malgré quelques tentatives pour maintenir la plate-forme, les modèles ultérieurs, tels que l'Amstrad CPC 464 Plus et l'Amstrad CPC 6128 Plus, ne proposeront que des améliorations mineures. Les jeux paraissent vraiment laids par rapport aux autres plateformes et l’arrivée des consoles 16-bits (La Megadrive en 1988) ne fera que creuser un fossé devenu trop profond pour en sortir.
Si la production du CPC est officiellement arrêtée en 1990, il se vendra quelques exemplaires jusqu'en 1993. Amstrad tentera de rentrer sur le marché des consoles en 1990 avec l'Amstrad GX4000. Basée sur l'architecture du CPC 8-bits alors que le standard du moment était passé au 16-bits, la machine passe à côté de son public et est un échec cuisant. La société fera également une incursion plus ou moins réussie sur le marché du PC avec le 1512 qui connaîtra un petit succès.
On retiendra du CPC qu'il aura produit un nombre de jeux très populaires comme Barbarian, Cauldron, Gryzor, Rick Dangerous et un nombre incalculable d'adaptations de films et de portages de jeux d'arcade. Vous retrouverez d'ailleurs certains de ces titres sur votre site préféré !
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Conclusion et avis
Bien que l'Amstrad CPC n'a pas été le système le plus avancé de son temps, il offrait néanmoins des capacités techniques solides et suffisantes en rapport avec son prix. La création de jeux visuellement intéressants pour le grand public et peu chers ont permis sa large diffusion.
Sa ludothèque large et variée contribuera à sa popularité. En effet il offre aussi bien des expériences de plateforme, de tir, de puzzle ou d'aventure propres à attirer tout type de joueur.
Son prix et son accessibilité (offre tout en un) ont aussi largement contribués à imposer cette plateforme à un moment clé de l'histoire de la micro, le passage d'une logique multiplateforme à la prédominance du compatible PC.
Pour toutes ces raisons et bien d'autres, le CPC restera cher dans le cœur des joueurs français, même s'il faut admettre qu'il est difficile de s'infliger aujourd'hui une partie d'un jeu quel qu'il soit sur cette plateforme tant les graphismes ont mal vieillis.
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Superbe retrospective mon nono sur cette marque qui nous a faut tellement rêver avec ce croco dans les pubs TV à l'époque. A noter pour précision qu'un CPC intermédiaire avait existé...l'Amstrad CPC 664 et ne pas oublier le combo du MEGA PC, qui combinait à la fois le pc 1512 et la Megadrive de SEGA, permettant de jouer au 2 systèmes sur une seule bécane !!!!! Incroyable époque
répondre à Leonardo7up1 Réponses
Exact. Notons que le CPC 664 proposait, en lieu et place du lecteur de K7, un lecteur de disquette 3p même si on retient plus le CPC 6128 pour son upgrade de mémoire...
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