Diablo II
Maître Jedi des requêtes SQL.
Les jeux qui m'ont marqué:Half-life, Tomb Raider, FFVII, Diablo, Derrick : meurtre dans un parterre de fleurs
Le démon a survécu, suite du JDR-action de Blizzard.
Nouvelles classes, nouvelles armes, nouveaux donjons, multi-joueurs sur-vitaminé. En 2000, Diablo 2 était très attendu et il tient toutes ses promesses. Retour sur la suite du jeu de rôle-action de Blizzard et son influence sur le jeu vidéo en général.
En guise d'épitaphe " Le démon a survécu ", pouvait-on lire sur la boite du jeu, à l'époque où les jeux vidéo étaient vendus dans de belles boîtes avec à l'intérieur de beaux livrets de 200 pages racontant une histoire, une épopée, parfois même un poster ou tout simplement un mode d'emploi... Bref, le bon vieux temps.
Diablo est donc de retour et inutile de vous dire qu'il est bien vénère. Il a pu fomenter sa vengeance et pour notre plus grand plaisir nous allons devoir le tuer une nouvelle fois.
Mais avant d'en arriver la il faudra traverser le monde de Diablo 2, et celui-ci est vaste, bien plus vaste que son prédécesseur.
Attention toutefois, pas de révolution en vue non plus, Blizzard ne change pas une recette qui marche, le jeu se contente d'évoluer (dans le bon sens du terme) et au passage c'est réussi, la mayonnaise prend toujours aussi bien et on ne peut que s'en féliciter.
Le camp des Rogues
Tout commence, ô surprise, dans un petit campement, pas très classe, perdu au milieu d'une lande ressemblant étrangement à l'environnement du premier épisode.
En fait il s’agit d’un camp de forains en piteux état dont les principaux protagonistes neurasthéniques et quasi-suicidaires, vont encore une fois vous raconter leur vie. La différence cette fois, c’est que certains se retrouvent avec un point d’exclamation en surbrillance au-dessus de leur tête. On comprend vite qu’ils vont être le fil rouge de votre aventure. Après un long monologue plus ou moins intéressant ils vous donnent un indice et, ô miracle, une icône de quête apparait en bas à gauche de l’écran (vous ne pouvez pas la rater). Vous venez de découvrir l’existence de votre journal de quête qui garde les traces de tout votre parcours dans le jeu.
Mais ô surprise, où est donc passé notre ami Deckard Cain ? On apprend que le pauvre vieillard est toujours en vie mais qu'il a disparu. Vous allez donc passer une bonne partie du premier chapitre à le chercher! Au passage, peu de PNJ du 1er opus ont survécu. Certains même ont connu un destin funeste, je pense notamment à notre ami le forgeron Griswold que vous allez "croiser" avant de délivrer CAIN mais je ne vous en dis pas plus...
L'aventure se décompose justement en 4 grands chapitres appelés "Actes". Vous allez traverser tour à tour la zone du village de Tristram, un désert brulant, une jungle inhospitalière et enfin le repère de Diablo. Le monde est donc bien plus étendu et heureusement il est possible de se déplacer instantanément d'un point à l'autre de la carte pour peu que vous débloquiez les waypoints qui se trouvent quelque part dans chaque zone.
Les cartes et donjons sont générés aléatoirement, l'idée est toujours aussi géniale, on peut relancer des parties à l'infini sans avoir l'impression de refaire mille fois le même parcours, même les déclinaisons des ennemis changent et les objets rares et uniques tombent aussi au petit bonheur la chance.
Seul chose immuable, les boss de fin de niveau qui disparaissent définitivement une fois tués.
Cependant il vous faudra être patient. Pour atteindre les sommets et commencer à récupérer les objets ultimes, il vous faudra refaire au moins 3 fois et dans leur intégralité les 4 actes. En effet pour obtenir le graal, l'accès au niveau de difficulté suprême "enfer", il faudra passer les modes "normal" et "cauchemar", ce qui représente une très très grosse quantité de monstre à immoler, découper, éventrer ou transpercer, d'autant que dans le dernier mode, les dits monstres peuvent s'avérer d'une férocité terrible. Hasard oblige, si vous tombez sur une version avec une aura de foudre et dopé à l'EPO, mieux vaut fuir et relancer une autre partie en espérant trouver un opposant moins retors !
Diablo II, la lutte des Classes
Au lancement, le jeu nous proposait 5 classes originales de personnage :
- le Barbare, tout dans la finesse
- le Paladin, le noble héros
- la Sorcière : amélioration au féminin du sorcier de D1
- l'Amazone : implacable tueuse à distance
- le Nécromancien : mage noir accompagné de sa cohorte et en partie responsable de la chute du framerate in game.
2 viendront s'ajouter avec l'extension Lord of Destruction, le Druide et l'Assassin.
Les nouvelles classes sont plutôt bien équilibrées, même si au début, la sorcière peine à se débrouiller seule, elle devient sur puissante à haut niveau. Chacune, à haut niveau dégage une puissance dévastatrice, que ce soit le Barbare avec sa trombe ou la sorcière avec ses orbes de glace mortelles voire l'Amazone avec ses flèches à tête chercheuse, imparables en duel. Petite mention pour le nécromancien, personnage un peu à part puisque qu'il se bat indirectement par le truchement de minions qu'il évoque en redonnant vie à des cadavres, gameplay novateur et très plaisant à jouer même s'il montre assez vite des limites (notamment des lags pénibles).
Enfin, vous pouvez dépenser vos points d'aptitudes dans 3 arbres de compétences bien distincts qui permettent de varier les plaisirs que vous aimiez jouer offensif, défensif, au contact, à distance ou en soutien, avec des flèches de glace ou des murs de feu...un nombre de combinaisons incalculables qui vous pousseront à faire et refaire des personnages.
Par exemple vous pouvez choisir de jouer une Amazone à l'arc ou arbalète, en développant les compétences à distance ou bien en faire une redoutable guerrière, version féminine du Barbare, en l'équipant d'une lance ou d'un javelot et ainsi opter pour des compétences de corps à corps tout aussi puissantes. Le Nécromancien peut choisir de se cacher derrière une forêt de séides en développant ses invocations ou bien se la jouer mage rebelle avec des sorts d'os puissants. C'est quasiment sans fin, même si évidemment certaines combinaisons sont surpuissantes par rapport à d'autres, mais le plaisir reste immense.
5 classes, 3 arbres de compétences, des dizaines de "builds" possibles
Pour parachever votre œuvre de création du personnage parfait, il faudra trouver l'équipement avec les stats idéales, et en dehors des objets uniques qui sont comme leur nom l'indique, uniques, le nombre d'objets générés par le jeu est colossal, de quoi garantir aussi de longues sessions d'échanges avec les autres joueurs car les développeurs ont prévu un petit système de trading très sommaire mais pratique pour échanger vos Bitcoins entre deux ablations d'oreilles.
Des carences techniques ?
Le jeu est construit en 3D isométrique, comme son prédécesseur. Ce choix devient la norme pour ce type de jeu mais Blizzard ne s'arrête pas la dans sa quête d'accessibilité. L'affichage et la résolution du jeu étant faible, Diablo II tourne sur à peu près toute les petites et moyennes configurations de PC. La fluidité est privilégiée à l'esthétique mais ce choix en choquera certains au lancement du jeu, même s'il reste relativement beau par rapport à ses concurrents directs.
Blizzard choisit d'optimiser son jeu pour tous les PC
Diablo 2 et le multi-joueurs : avec BATTLE.NET, l'avènement du jeu online
La plus grande ambition de ce second épisode est sans conteste le multijoueur en ligne. En coopération ou en joueur contre joueur, c'est le mode de jeu qui va vous faire passer des heures, pour ne pas dire des jours devant votre écran. Le PVP comme on aime l'appeler et sa version sauvage le PK (Player Killer traduire "le tueur de joueur") seront les modes ultimes lorsque vous aurez épuisé tous les ressorts du jeu de base, à savoir vider 10 fois le mode enfer et recueilli tous les objets nécessaires à l'épanouissement vestimentaire de personnages.
Le 1er épisode de la License laissait entrevoir les possibilités du jeu en réseau à l'époque où la connexion par modem se démocratisait et le 56k devenait la norme (ah la la), tout bon jeu se devait de proposer une option multijoueur.
Dans Diablo 2, Blizzard crée un environnement parfait pour le jeu en ligne, le Battle.net fermé. Il s'agit en fait d'un serveur dédié hébergé par un tiers de confiance (Blizzard) sur lequel vos personnages et parties sont sauvegardés en temps réel, dans un cloud en fait. Le grand avantage est de limiter le piratage et la triche par les joueurs peu scrupuleux ou désireux d'atteindre rapidement le niveau maximum et d'obtenir sans peine les objets les plus puissants du jeu. Quel intérêt pour eux ? Et bien aujourd'hui on cherche encore mais il y a toujours eu des imbéciles, même dans les jeux vidéo (si si, je vous jure) que ça éclate de venir faire chier les pauvres joueurs honnêtes du dimanche. C'est comme ça, le monde est ainsi fait.
Le multijoueur en ligne augmente considérablement la durée du vie et l'intérêt du jeu
Bien au chaud dans son serveur dédié, votre personnage va tranquillement pouvoir s'émanciper et affronter d'autres joueurs (jusqu'à 8) dans des parties de chasses mémorables. Ultime récompense de vos duels épiques, l'oreille de votre adversaire, comme si son corps gisant au milieu de la carte ne suffisait pas à son humiliation.
A noter que n'importe qui peut vous attaquer dans une partie, même si vous avez des intentions pacifiques au début, vous ne résisterez pas à l'envie d'accepter un duel, tout simplement pour répondre à une énième provocation portant sur les mœurs plus que légères de votre pauvre mère ou la fidélité de votre compagne... ou assez fréquemment votre orientation sexuelle.
Mais cela fait partie du jeu, de l'adrénaline que procure le duel dans Diablo. Et si cela ne vous suffit pas, alors partez en chasse sauvage, en duo ou en solo. Prenez à revers un groupe de joueurs accompagnée d'une amazone équipé de Buriza et cueillez les avec votre guerrier à l'autre extrémité de la carte à coup de trombe! Le plaisir est immense, limite orgasmique, et vos voisins s'en souviennent.
Ultime témoignage du pesage de testicule digital, le pixel qui tâche, l'autorisation de loot. Les plus téméraires pouvaient permettre au vainqueur du duel de récupérer sur son corps encore chaud tous les objets qu'il portait au moment de l'affrontement. Il fallait être quand même sûr de soi, porter une ceinture bien large et une cote de maille bien lourde pour entrer dans ce jeu. Ou bien se planter lamentablement en cliquant sur la mauvaise icône... Ce qui arriva à l'un de mes opposants, un barbare enjoué nommé Barb_Tbh. Si tu te reconnais sache que tu m'as apporté une joie ô combien immense le jour où tu as accepté le loot de ton corps, sans le savoir. La manière incrédule dont ce pauvre bougre a réagi à la perte de son précieux fardeau nous a tellement fait rire. Mes compagnons de l'époque aussi s'en souviendront...
Sincèrement je pense que je n'ai pas retrouvé depuis un tel plaisir car le système était en partie fait pour ne pas laisser le choix aux autres joueurs. En effet, il me semble dans mes lointains souvenirs qu'il était possible de déclarer la guerre aux joueurs de votre propre groupe, ainsi une simple partie de PVE pouvait se transformer en pugilat général, avec à la clé un joli collier d'oreille autour du coup et quelques insultes fleuries lâchées sous le coup de la frustration de se faire tuer par un barde 20 niveau plus faible que soi avant même de pouvoir dire "LOL".
Diablo 2 Resurected sera-t-il capable de reproduire cette sensation unique et old school qui me fait considérer Diablo 2 comme un vrai jeu retro ? Rien n'est moins sût tant nous avons tendance à idéaliser nos souvenir. Et puis ce qui faisait triper les joueurs à l'époque risque de ne plus être aussi apprécié aujourd'hui. ne l'avez vous pas expérimenté avec le PVP de Diablo 3, ou bien sans doute avons-nous vieilli et sommes devenus obsolètes dans l'art de la guerre virtuelle, ou alors je ne raconte que des âneries, c'est tout à fait possible...
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Conclusion et avis
Diablo II est donc un jeu qui a marqué toute une génération de joueurs, en tout cas celle dont je fais partie. Il est un des premiers jeux à démocratiser le jeu en ligne, avec une stabilité relative des serveurs, un suivi et des mises à jours régulières ainsi qu'un contenu permettant de jouer très très longtemps sans se lasser. Chose incroyable, même après 20 ans, il existe encore un serveur Battle.net fonctionnel et gratuit (merci Blizzard) où de nombreux joueurs viennent encore jouer, c'est assez fou!
Blizzard sortira rapidement une extension, Lord of Destruction, dans laquelle vous devrez affronter le démon primordial et frère de Diablo, Baal. C'est surtout un prétexte pour se foutre à nouveau sur la gueule avec ses potes, de tester 2 nouvelles classes (Druide et Assassin) et de découvrir une nouvelle zone. L'extension viendra avec son lot d'amélioration, notamment une meilleure résolution, même si il faut bien avouer que Diablo II est un jeu quand même assez laid graphiquement comparé à d'autres titres de l'époque. Preuve que l'esthétique ne fait pas tout et Blizzard l'avait bien compris.
On espère que le remake annoncé, Diablo 2 Resurrected, sera à la hauteur de son illustre modèle, malheureusement j'en doute un peu. Les mécaniques datant de 20 ans déjà, il est probable que des ajustements viendront édulcorer ce chef d'œuvre du passé et que les joueurs de la première heure ne retrouvent pas cette magie d'antan. Mais soyons optimistes, on peut toujours rêver.
Diablo 2 restera en tout cas un moment unique de jeu, passé avec des amis durant de longues parties de Levelling ou de JCJ sauvage, et pendant lesquelles, à l'époque où WhatsApp et consorts n'existaient pas, les communications se faisaient au petit bonheur la chance par téléphone pour échanger nos points de vue ou nos stratégies (attention les factures) ou à défaut dans les salons de discussion de Battle.net.
Des moments qui parfois nous faisaient oublier que nous avions une vraie vie en dehors de notre écran. Mince, une petite larme est en train de poindre et vous pouvez imaginer ô combien il est difficile de la retenir...
Points forts
- Comme le 1er en mieux
- Fluidité du jeu en ligne (à l'époque du modem 56k, d'AOL et de Club Internet...)
Points faibles
- Graphiquement assez moche mais le plaisir était ailleurs
Note 90/100
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Et il paraît que la mère de Baal se prenommait Gertrude...
répondre à nonoQue de souvenirs sur Diablo II, les débuts du jeu en ligne et certaines mécaniques de Wow qui sont déjà là, L'âge d'or de Blizzard à n'en pas douter. D'ailleurs les ressorties wow classic, et les remake de warcraft III et Diablo II montrent bien qu'ils ont perdu la recette et tentent de sauver les meubles avec la fibre nostalgique... Je n'ai jamais fait l'extension mais il paraît que Bâal y faisait son trou...
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