Duke Nukem Forever
Maître Jedi des requêtes SQL.
Les jeux qui m'ont marqué:Half-life, Tomb Raider, FFVII, Diablo, Derrick : meurtre dans un parterre de fleurs
Après 14 ans (!) d'attente, l'icone trash du politiquement incorrect fait une dernière apparition pour le meilleur et surtout pour le pire.
Duke Nukem Forever, c'est d'abord l'histoire du plus grand Vaporware de tout les temps.
Mot valise mélangeant habilement logiciel et fumée, comme savent si bien le faire les anglosaxons, le vaporware est une élégante façon de nommer un jeu qui n'en finit plus de ne pas sortir, malgré les multiples annonces.
Annoncé en 1997 (début du développement par GT Interactive) soit 1 an après l'excellent Duke Nukem 3D développé par 3D Realms, le jeu sort "finalement" en 2011 (!!?), soit 14 ans après un développement chaotique durant lequel il passe par 4 studios différents.
Donc avant même de sortir, il fait déjà quasiment partie du monde du retrogaming! Autant dire qu'on a dépassé le stade de l'écran de fumée et même de la mauvaise blague.
Gros Calibre
Surnommé à l'époque Duke Nukem « Never », le jeu est déjà dépassé à sa sortie. A l'heure du néo-féminisme "Rousseauiste" décomplexé , il se retrouve bien seul dans ses délires un poil sexiste et ne séduit plus qu'une poignée de poilus à la pensée disruptive... enfin de gros pervers quoi.
Mais ne riez pas, vous en faites peut-être partie. Connue pour son bon goût et sa modération, l'équipe de Pixel-Maniac nie toute implication dans cette affaire...
Duke Nukem, apôtre de la pensée disruptive ou gros pervers lubrique?
L'introduction du jeu résume parfaitement le ton et l'esprit de l'ensemble. Avec des dialogues rappelant un bon veux film de boules des années 80 et des scènes à peine plus classes qu'un clip de RNB tourné avec Nikki Minage et Cardi B se léchant le minou, on est rapidement plongé dans ambiance.
Alors si vous le prenez au premier degré, passez votre chemin, ce jeu va heurter la sensibilité de votre âme pure et "éveillée" et vous mettre en PLS rapidement. Si vous pensez que DSK n'est pas un violeur mais un séducteur patenté, alors foncez, vous avez suffisamment d'humour et de second degré pour figurer dans le cœur de cible de l'outrage magnifique que nous offre sur un plateau les développeurs de Gearbox (dernier studio ayant astiqué le Duke).
Entre Punchlines rappelant les meilleurs épisodes des marseillais à Dubaï et blagues tirées du dernier spectacle de Jean-Marie Bigard Director's cut (que je salue au passage), chaque parole du Duke se savoure comme une bonne bière tiède. Et si l'envie de pisser vous prend, faites comme le Duke et appuyez sur le bouton gauche de votre souris pour vous soulager dans la bouche d'un alien (mort je précise).
Les premières minutes du jeu sont une succession de scènes de frime et de boule, au sens propre comme au figuré.
Après avoir terrassé le gros boss de fin du dernier jeu (Duke Nukem 3D), qui remonte déjà à très très loin, le Duke se retrouve en fait dans son salon devant son écran de télé. Et oui, il s'agissait en fait d'un jeu vidéo, dans le jeu vidéo (si vous me suivez).
Vous êtes alors saisi par une paire de jumelles (au sens propre) qui vous demandent si vous avez apprécié le jeu... Premier petit coup de canif dans le contrat du politiquement correct, on comprend que les personnages féminins vont, dans le meilleur des cas, servir de faire valoir au Duke dans la quête assoiffée de son "EEENORME" Ego. Les laisser muets, à l'instar du premier Duke 3D, eut été plus judicieux et aurait évité de se prendre une plainte du collectif féministe contre le viol...
Car oui si balancer des biftons à une prostitué muette était toléré en 1996, se faire éponger le poireau par de ravissantes jumelles est inacceptable en 2011 ! (mais où va le monde...)
La deuxième rencontre confirme cette première impression, on sent qu'il y a eu une réflexion profonde au sein de l'équipe en charge du scénario.
La suite de la balade dans l'appartement du Duke montre une succession de trophées, de photos, de bustes en or du Duke, témoignage de son glorieux passé et de son ego démesuré. Et d'ego, le Duke ne doit pas en manquer, il remplace d’ailleurs la traditionnelle jauge de vie. Pour récupérer de l'ego, il faut faire preuve d'absence de modestie, ou tout simplement aller pisser...
Rapidement, les choses dégénèrent. Après vous être fait draguer par tout ce qui a une paire de nibards, vous allez (enfin) passer à l'action et défourailler de l'alien à la pelle.
Dans le genre FPS moyen, Duke Nukem Forever est plutôt... moyen
Sans surprise Duke Nukem Forever n'est pas le meilleur FPS de l'époque, ni le plus mauvais d'ailleurs, c'est juste un FPS assez médiocre, avec le côté obscène en plus. La hype est passée depuis longtemps, et, à part quelques fans inconditionnels, le jeu sera très fraîchement accueilli par les joueurs et la critique.
Techniquement, c'est bof. Au niveau du scénar, c'est bof. L'action est très bof et on se lasse vite des blagues graveleuses et du ton irrévérencieux du Duke. Dans les années 90, on aurait pu se laisser emporter par la poésie et faire une bataille d'étron dans les toilettes. Mais depuis, des jeux comme Halo, Call of Duty, Half life et autres Battlefield ont révolutionné le jeu de tir à la première personne. Car le FPS moderne, c'est sérieux putain!
Bref, ce jeu, qui n'est pas ouf, surfe clairement sur la nostalgie de notre bon vieux Duke et par la même occasion égratigne quelque peu le souvenir que nous avions de ses premières sorties.
Les quelques variations de gameplay (la conduite d'une voiture téléguidée, le combat contre le vaisseau mère alien à bord d'une batterie antiaérienne fixe ou des passages en vision nocturne) viennent un moment rompre la monotonie des combats. Même les nombreux mini-jeux comme les flippers ou les bornes d'arcade, disséminés ça et la, ne vous empêcheront pas de rapidement sombrer dans un ennui profond.
Si Duke Nukem 3D avez réussi à ringardiser le père des FPS, qui avait même donné son nom à tout un genre, Duke Nukem Forever range définitivement au placard ce bon vieux blondinet bodybuildé.
Lire aussi:
Duke Nukem
Quand le Duke s'appelait Nukum, portait un débardeur rose et n'était qu'un jeu de plateforme en 2D.
-
Conclusion et avis
Qu'on ne s'y trompe pas, les années de retards ne justifient pas à elles seules la déchéance de notre Duke dans son ultime apparition sur nos écrans.
La conception du jeu est hélas ratée, bâclée. Les développeurs passent à coté de leur cahier des charges, en un sens le public visé est trahi et les enjeux créatifs sont tout bonnement absents. D'une part on a envie de retrouver un Duke grossier, irrévérencieux et trash, de l'autre on souffre littéralement de subir les répliques et les blagues bas du front, répétitives et peu inspirées.
Le Duke sera t'il effacé de l'histoire ? Sera t'il la prochaine victime de la Cancel Culture? Est-il digne de figurer dans votre bibliothèque Steam (seule plateforme le proposant à la vente à l'heure actuelle) au côté de « Tell me Why »?
Que nous soyons pour ou contre, n'oubliez pas qu'il pourrait bien obtenir dans quelques années un statut d’œuvre culte...
Points forts
- Les grosses blagues: sympa au début, lourdingue vers le milieu
- Le musée du Duke
Points faibles
- Graphiquement pas terrible
- Gameplay trop convenu
- Triste fin pour le Duke, même si on espère le revoir un jour
Note 55/100
Donnez votre avis 0
Vidéos
Portages, Versions et Adaptations
aucun portage chargé
Screenshots
Dernière modif le 2023-07-13 09:55:32
(Dernière modif il y a plus d'un mois par Pixel-Maniac)Vu 1200 fois
- 24h :- 7 derniers jours: (0)
- 30 derniers jours: 5
- 3 derniers mois: 58
- 1 an: 413
- année précédente : 483
-- Du même auteur: nono --
FAQ / REF / CITATIONS
Le développement de Duke Nukem Forever a duré 14 ans. Débuté en 1997, soit un an après la sortie de Dukem Nukem 3D, il est achevé dans la douleur en 2011, après être passé par 4 studios différents.