GAMEGEAR la vie en couleurs
Maître Jedi des requêtes SQL.
Les jeux qui m'ont marqué:Half-life, Tomb Raider, FFVII, Diablo, Derrick : meurtre dans un parterre de fleurs
Défier Nintendo sur son propre terrain n'a jamais fait peur à SEGA. En 1990 la marque qui n’est pas encore celle du hérisson bleu sort sa première console portable, la GAME GEAR.
L’histoire de la GameGear peut se résumer en quelques mots:
trop ambitieux et pas assez pragmatique car la couleur ne fait pas tout!
Mais la GG est d'abord un petit bijou de technologie:
Munie d’un processeur 8bits et d’un écran LCD rétro-éclairé de 81 MM (oui môsieur) pouvant afficher simultanément 32 couleurs sur une palette de 4096, la GG a tout pour réussir. Première console portable de SEGA, elle se positionne naturellement comme l’une des principales concurrentes des portables couleurs de l'époque, la Lynx d’Atari et de la toute nouvelle PC-Engine portable de NEC. Tout comme cette dernière vous aviez la possibilité de connecter un Tuner TV, classe non?
Elle est alimentée par 6 piles AA pour une autonomie de 3 à 5 heures max (et la c'est le drame), faiblesse qui lui sera reprochée toute sa vie et à juste titre, mais ça on va le voir plus tard.
Mais comparée aux autres portables couleurs de son époque, la GG a tout pour l’emporter, ce qu’elle fera d’ailleurs contrairement aux 2 autres qui seront d’énormes bides commerciaux.
SEGA ne compte pas rester dans la niche douillette des consoles portables couleurs, elle veut s’attaquer également à la position quasi hégémonique de Nintendo qui depuis les Game and Watch et surtout la toute récente GAMEBOY domine de la tête, des épaules et de tout le reste le marché du jeu vidéo à emporter.
Le culot de SEGA est légendaire, et c’est donc galvanisé par le succès du lancement de la Megadrive, en 1988, que la firme se risque à relever ce gigantesque défi.
A l'époque, la GAMEGEAR est un petit bijou de technologie
SEGA, firme rebelle pour une campagne de pub décomplexée
Vous avez surement connu ce slogan qui a fait connaitre la firme dans l'hexagone:
SEGA c’est plus fort que toi!
Un hymne à la punk attitude de la marque dans les années 90. Et bien à côté des campagnes outre-manche, c’est du pipi de péon séché.
L’objet du délit se trouve dans une série de publicités publiées dans des journaux (oui c’est comme ça qu’on se documentait à l’époque), avec des slogans plus qu’explicites, parmi les pires on retiendra:
Il y a des choses à faire avec les mains qui ne rendent pas aveugle
Plus tu joues, plus c’est dur
Je crois que vous aurez tous compris l’allusion…
Enfin, tentez de reproduire le logo de la marque en pissant dans la neige, après avoir bu environ 10 litres de bière. Je rappelle qu’on s’adresse à nos amis britanniques…
Mais la pub qui remporte le pompon si j’ose dire, est sans conteste celle dans laquelle on vous demande explicitement de choisir entre une paire de nibards, une paire de burnes poilues et deux jeux Game Gear:
Nibards, couilles ou hérisson bleu... mon choix est vite fait
Si elles ne sont pas restées dans les "annales", sans mauvais jeu de mot, elles auront le mérite de remporter la palme des pub sexistes et un poil vulgaire. Pourtant on en parle encore aujourd’hui avec délectation, la preuve.
Mais attention, SEGA n’aura pas le monopole de la pub sexiste, Nintendo aussi se vautrera dans la fange, comme presque tout le monde à cette époque d’ailleurs…
Trop en avance sur son époque?
Malgré un marketing « agressif», la GG peine à s’imposer dès le début de sa carrière.
Désignée pour rendre une Game Boy monochrome (et injouable dans le noir) rapidement obsolète, c’est tout le contraire qui s’est produit. La faible autonomie de l’engin par rapport à sa concurrente (3h contre 30h) aura rapidement raison de ses ambitions.
La technologie embarquée dans la GG est certes meilleure mais elle est aussi balbutiante et mal maitrisée. Elle est en fait trop en avance sur son temps, il faudra attendre encore plusieurs années et la sortie de la GAMEBOY Advance début 2000 pour voir à nouveau un écran rétro-éclairé avec une batterie rechargeable intégrée.
Elle est également trop encombrante. Alors que la GB peut se mettre dans une poche, la GG est bien trop large et lourde (600 grammes contre 300 grammes).
De surcroit, elle est bien plus chère (hors de prix en fait) et l’histoire prouve que le prix est un élément loin d'être négligeable dans le choix du joueur.
Pourtant la bataille se gagnera, comme toujours, sur le plan des jeux. Avec le temps, Nintendo pliera le match avec ses licences en acier trempé.
Une ludothèque honorable mais qui ne pouvait pas rivaliser avec Nintendo
Essentiellement axée sur le portage de titres de la Master System, la GG peine à sortir des jeux exclusifs, pis elle fait quasiment fuir les éditeurs tiers qui la supporteront assez peu au fil des années.
La sortie de plusieurs excellents titres Sonic n’y changera hélas rien et en 1997 la console est définitivement enterrée, avec un bilan pourtant honorable compte tenu des difficultés (environ 8 millions d’exemplaires vendus).
Mon top 10 des jeux GG:
Les jeux GG ont pourtant un bon gout de nostalgie, avec ses titres colorés, souvent repris de la Master System. Parmi les +200 cartouches sorties, j'ai fait une petite sélection complètement subjective mais il faut bien faire des choix:
Shinobi (1991)
et sa suite Shinobi II: The Silent Fury (1992) sont 2 grands classiques incontournables de la console portable de SEGA
Sonic the Hedgehog 2 (1993), les jeux mettant en scène le hérisson bleu sont toujours une valeur sûre...
Sonic the Hedgehog Chaos (1993), premier jeu Sonic exclusif aux 8bits de SEGA (MS et GG)
Sonic the Hedgehog: Triple Trouble (1994) exclusif à la GG et suite de Sonic the Hedgehog Chaos
Castle of Illusion starring Mickey Mouse (1991), le grand classique des jeux Disney par SEGA issu de la Megadrive, le portage sur GG est tout simplement exceptionnel (graphismes sublimes et super maniabilité) un must have sur la console, le plus beau sans doute.
Land of illusion (1992), la suite de Castle of Illusion, est uniquement disponible sur consoles 8bits mais la magie opère toujours même s’il est moins réussi que son aîné.
Columns (1991), conçu pour être le clone de Tetris dont Nintendo possède les droits sur console portable, le jeu est un puzzle game très addictif, coloré, mais qui ne rivalisera jamais avec l'original
Shining force (1993) exclue RPG
The Lucky Dime Caper starring Donald Duck (1991), ce qu'on obtient en remplaçant Mickey par Donald dans Castle of Illusion...
Lire aussi:
WONDERSWAN - La Game Boy de Bandai
En 1999 Bandai, jaloux du succès de la Game Boy de Nintendo, tente une entrée dans le marché japonais des consoles portables.
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Conclusion et avis
Nintendo règnera en maitre sur les portables dans les années 90, il faudra attendre 2004 pour que le géant se fasse sérieusement bousculer par un autre gros poisson, Sony. Et malgré l’énorme succès de la PSP auprès des joueurs, c’est toujours Big N qui gagne à la fin avec ses consoles innovantes et tout public.
De nos jours, grâce aux piles rechargeables il est enfin possible de profiter des jeux GG sur la console originale et ses jeux sont relativement accessibles (comptez environ 60€ pour une console fonctionnelle et 5 à 10€ par jeu). Sachez que l'écran vieilli assez mal et qu'il faudra parfois changer les condensateurs pour lui redonner un coup de jeune.
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excellent! j'adore ces pubs que je ne connaissais pas : une autre époque.
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