Manic Miner (1983)

L'aventure de Willy (c'est son petit nom au mineur) commence par un niveau appelé "Central Cavern". C'est le niveau parfait pour apprendre à jouer au jeu, le tuto idéal mais aussi une bonne intro à la difficulté ahurissante que propose le sadique Matthew Smith, le jeune concepteur du jeu.

Dans ce niveau vous apprenez vite que Willy peut juste sauter vers la gauche ou vers la droite selon. Certaines plateformes se dérobent sous vos pas, d'autres vous entrainent dans une direction ou une autre sur un tapis roulant. Vous comprenez vite que tous les sprites étranges sur votre chemin sont pour la plupart mortels, donc à éviter. Si les ennemis vous touchent, vous mourrez en un coup.

Le cadre étant posé, il s'agit de deviner maintenant ce que vous devez faire pour passer le niveau. Vous observez alors des clés réparties un peu partout dans le tableau. Vous supposez rapidement qu'il va falloir toutes les attraper pour ouvrir la sortie qui prend l'apparence d'une porte en bas à droite de l'écran.
Dernier point, en bas de l'écran se trouve une jauge d'air. Car oui, dans ce monde souterrain, l'air est la première ressource à économiser. Bon, tout çà pour dire qu'en plus de vous cracher au visage, le jeu vous termine au sol en vous écrasant les tomates à coup de talon aiguille avec ni plus ni moins qu'un "timer" assassin comme on les aime.

Bingo, vous venez de comprendre l'essentiel des mécaniques du jeu et son objectif. Rien de bien compliqué au final. Tout est dans l'exécution qui se révèle très, très difficile car il va falloir réaliser certains déplacements au "pixel près", ce qui ne pardonne aucune erreur de trajectoire. Bref, le bon jeu pour mettre vos nerfs à rude épreuve!

Impitoyable difficulté ne suffit pas à un jeu pour passer à la postérité. Ce qui rend le jeu de Smith si attachant et inoubliable est son concentré de créatures loufoques et ses références disséminées un peu partout dans les niveaux. Enfin, il s'agit de références de l'époque, les plus jeunes risquent d'avoir un peu de mal à les différencier. On retrouve des clins d'œil à des éléments assez généraux de la pop culture comme des Pac Man qui apparaissent dans un niveau, un Donkey Kong avec ses bananes mais aussi des références plus obscures en relation avec le passé du créateur.

Les titres des niveaux sont autant d'indices qui permettent de comprendre la référence. Par exemple "the Endorian Forest" fait allusion à un fameux épisode de Star Wars... pas évident d'ailleurs de deviner sans l'aide du titre.

Les ennemis sont nombreux et très variés. Des toilettes possédées tentant de vous attraper aux téléphones mutants du niveau "Attack of the Mutant Telephone" (on vous explique la ref ?), les créatures sont toutes aussi délirantes les unes que les autres.

Enfin, l'écran Game Over, que vous allez vite vous habituer à voir, est très novateur pour l'époque puisqu'il est réalisé avec une petite animation d'un pied vous écrasant comme une grosse crotte.

A gauche on reconnait les ennemis en forme de Pac Man. Par contre sans le titre du niveau "Endorian Forest", difficile de capter la référence à la Guerre de Etoiles...