Meurtres à Venise

En arrière plan de Meurtres à Venise se trouve Cobra Soft, une société créée au début des années 80. A une époque où il suffisait d'une ou 2 personnes pour développer un jeu, la toute jeune société se démarque par une créativité débordante.

Développant d'abord des utilitaires ou des logiciels éducatifs pour enfin se consacrer quasi exclusivement au jeu vidéo, la société est composée d'un noyau dur de 4 compères liés par la même passion de l'informatique.

Commençant à l'heure de l'Oric, un des premiers micro 8bits grand public créé par une société britannique, le petit studio profite de l'immense succès de l'Amstrad CPC dans l'hexagone dès 1984 pour produire ses jeux.

Cobra Soft rejoint rapidement le giron d'Infogrames en 1986 pour ne se consacrer qu'à la partie créative de son activité. La société développera jusqu'aux machines 16-bits vers la fin des années 80 comme l'Amiga, support de prédilection de notre test.

Outre la série des Meurtres, on leur doit aussi des wargames comme 1815 et ses guerres napoléoniennes, un flipper Cobra Pinball, des jeux d'aventure comme Atlantis, Les Ripoux (1987) célèbre adaptation de la comédie du même nom sortie au cinéma en 1984, Action Service un jeu d'arcade de type "Combat School" ou bien La Marque Jaune adaptation d'une BD en 1988.

Découvrir Meurtres à Venise, c'est comme se replonger dans un passé (pas si lointain) d'images fixes, de dialogues énigmatiques et de mystérieux indices glissés dans la boite de jeu. Un épais manuel accompagne le tout, et il est fortement conseillé de la parcourir.

Le jeu d'enquête policière est donc en vogue à l'époque. Limité par la puissance des machines, mais avec la possibilité de graphismes et mémoires jusqu'alors impossibles pour le grand public, le jeu d'aventure graphique fait son apparition au début des années 80.

Encore très textuel dans les commandes, il commence à développer des interfaces plus ergonomiques. Dans la version 16bits sur Amiga ou Atari ST, il est même possible d'utiliser une souris pour activer les commandes.

Le jeu se compose de 3 parties principales. En haut un bandeau prenant la majeure partie de l'écran avec la ville de Venise. En bas à gauche les actions possibles sous forme d'icones, à droite votre photo pour déclencher les dialogues.

Pour se déplacer dans la ville, il suffit de cliquer sur les flèches situées en bas du bandeau central. Les bâtiments sont accessibles en cliquant dessus. Pour accéder au carnet, c'est la partie en bas à gauche. Les dialogues sont initiés en cliquant sur la bouche de votre portrait.

Vous pouvez prendre des photos, les découper et les archiver dans votre carnet et vous en aurez bien besoin. Vous allez rencontrer un grand nombre de personnes et devoir démêler le vrai du faux pour confondre les coupables. Il vous sera également possible de vous déguiser pour obliger les plus récalcitrants à coopérer.

Avec "Meurtres à Venise", bienvenue dans le jeu d'aventure des années 80

Des indices sont glissés dans la boite de jeu sous la forme de coupures de presse, de tickets de train ou de spectacles, de messages mystérieux griffonnés sur un bout de papier et même d'objets divers et variés. A l'heure où l'internet relevait de la science-fiction, cette pratique était très répandue. Elle permettait un vrai complément d'immersion et au passage limitait pour un temps le piratage trop rapide du logiciel.

Pour corser le tout, chaque action vous fera grignoter du temps. Ce temps est déterminant puisque limité. En effet vous n'aurez que 5 heures pour résoudre cette enquête avant que tout explose. N'hésitez donc pas à sauvegarder régulièrement vos parties pour éviter de vous trouver dans une impasse et tout recommencer du début.