Tintin au Tibet

Nous nous attarderons ici à un des fleurons du genre, j’ai nommé Tintin au Tibet adapté de l’album éponyme en 1995 et distribué sur Super Nintendo, Megadrive, Game Gear, Game Boy et PC.

Très fidèle au matériau de base, Tintin au Tibet retrace les aventures de notre héros à la houppette, flanqué du capitaine Haddock, qui partent à la recherche de Tchang, fidèle ami qui s’est écrasé en avion en plein Tibet. Le périple sera l’occasion de traverser des niveaux aussi variés que périlleux : Train, Ville, hall d’hôtel (on sous-estime souvent la dangerosité d’un hall d’hôtel entre personnel zélé, chiens désobéissants, valises abandonnées et femmes de chambre folles d’aspirateurs). Vous l’avez compris, tout n’est que prétexte ici pour compliquer la vie de notre héros. Et compliqué, le jeu l’est, avec un niveau de difficulté poussé à son paroxysme et tellement peu de sauvegardes (à base de mot de passe tous les quatre ou cinq niveaux). Préparez vous donc à recommencer encore et encore pour pouvoir progresser dans l’aventure.

Graphiquement, c’est superbe ! Les scènes de transition sont des cases de bandes dessinées, on s’y croirait. En jeu, même si Tintin est des plus rigides, il est bien modélisé et l’univers d’Hergé est reconnaissable au premier coup d’œil. Tous les habitués des planches sont présents : Tintin bien sûr, le capitaine Haddock, le fidèle Milou, et même le professeur Tournesol qui fait une apparition.

Tintin progresse dans des niveaux de plateforme en évitant toute sorte d’obstacles pour tenter d’aller sauver son ami Tchang. Tout y passera : la descente de montagne, une phase d’escalade en duo avec le capitaine d’une difficulté extrême tant il faut être précis au millimètre dans l’encordage et la sécurisation des prises, des passages dans l’eau où Tintin nage en évitant débris, courant et animaux venimeux.

L’action est suffisamment variée pour n’être jamais ennuyeuse ou redondante. Les développeurs ne se sont en outre pas contentés de faire une simple adaptation en deux dimensions, ils ont eu l’ingéniosité de proposer des niveaux avec la possibilité de venir au premier plan ou de repartir à l’arrière-plan (ce concept sera magnifié dans la suite avec trois niveaux de profondeur). Cela donne un aspect presque 3D au jeu et donne de la densité aux niveaux.

A noter également que la musique est excellente et colle parfaitement à l’esprit bande dessinée du titre. Les thèmes sont variés et enjoués. Un vrai régal. Le seul bémol reste finalement la rigidité de Tintin qui oblige à calculer chaque saut au millimètre et qui ne permet aucune erreur. En cela, il y a un côté punitif qui pourra rebuter les moins patients, même si cela dote le soft d’une durée de vie plus que correcte pour ce type de jeu.