Tomb Raider

Vous l'aurez compris, le scénario de Tomb Raider est loin d'égaler les meilleurs films de la Saga de Spielberg et Lucas. Au mieux il s'apparente à une bonne série B des années 80. Mais ce n'est pas ce qui fera le succès du jeu, heureusement.

En plus du charisme éblouissant de son héroïne, Core Design exploite à merveille la toute balbutiante 3D pour en faire, à l'instar de super Mario 64 sur N64, qui sort la même année, une référence en la matière. Notre aventurière ne se contente pas de ramasser des artefacts amérindiens et de résoudre des énigmes ou divers puzzles.

Le Gameplay met l'accent sur les déplacements de Lara.
En effet, Lara peut tout faire... enfin presque. Elle peut: Courir, Sauter, Nager, s'agripper, Grimper, faire des roulades, Tirer sur des dinosaures, actionner des interrupteurs, tirer ou pousser des blocs de plusieurs tonnes... Bref c'est énorme.

Les animations sont épatantes, elle donnent littéralement vie à Lara d'autant qu'elles sont entièrement réalisées en 3D avec le moteur du jeu, sans motion capture, une prouesse à l'époque.
En plus d'être une pro du parkour, elle sait manier les flingues comme personne, du double pistolet au fusil à pompe qu'elle récupère assez vite, elle assure! Les ennemis qu'ils soient humains ou animaux en voie d'extinction n'ont qu'à bien se tenir (mention spéciale pour le T-Rex et la fosse à crocodile).

Les décors habillent le tout avec des textures splendides et des éclairages très réalistes pour mettre en scène Lara. Dès que vous pénétrez dans les cavernes du premier niveau, vous sentez l'immensité des décors vous écraser. Le jeu distille une ambiance sonore de qualité et qui varie en fonction des passages et des évènements qui se déclenchent. C'est une immersion totale dans l'aventure.

Les énigmes sont la pour vous rappeler que Tomb Raider est avant tout un jeu puzzle d'action en 3D.
Vous devrez actionner des interrupteurs pour ouvrir des portes, vider des salles remplies d'eau pour dégager un chemin. Trouver des clés ou autres artefacts pour ouvrir des passages secrets, tirer ou pousser des blocs, mais aussi trouver des passages secrets dissimulés dans le décor. Loin d'être faciles, les énigmes vous occuperont une grande partie de l'aventure, les gun fight étant finalement accessoires.

Pour résoudre les énigmes et avancer, Lara doit actionner des serrures, abaisser des leviers, pousser ou tirer des blocs de granit de plusieurs quintaux sur plusieurs mètres

Tomb Raider est incontestablement un des meilleurs jeu du début de la PlayStation One, c'est aussi un succès commercial colossal vendu à plusieurs millions d'exemplaires et à l'origine de produits dérivés très lucratifs (des figurines, des BD, 3 films et une série de jeux plus ou moins réussis d'ailleurs).

Quelques ombres au tableau

L'absence de stick analogique à gauche comme à droite rend la maniabilité du titre toute relative. On ne chavire pas uniquement pour les formes de la belle mais aussi parce les contrôles sont parfois approximatifs et surtout à cause de cette caméra capricieuse qui l'est d'autant plus que les environnements se rétrécissent.
Les gun fight sont relativement anecdotiques puisque compte tenu de l'absence de maniabilité liée à la caméra, Lara bénéficie d'une visée automatique totale. Vous allez donc passer votre temps à dégainer, tirer en courant sans viser les ennemis, ce qui rend les combats assez ennuyeux et sans aucun challenge.

Le pire reste sans doute le système de sauvegarde, digne d'un autre âge. De petits losanges violets sont répartis dans les niveaux en nombre insuffisants. L'impossibilité de sauvegarder à un endroit précis vous fera rager alors que vous arrivez presque à la fin du niveau et qu'un gros daguin vous oblige à tout recommencer.

Le système de sauvegarde: de quoi s'arracher les...

Mais le vrai drame de Tomb Raider, c'est peut être son fulgurant et inattendu succès. Eidos Interactive, l'éditeur du jeu, va demander au studio Core Design de sortir pas moins d'un jeu par an à partir de 1997, ce qui va produire des suites de piètre qualité et peu inspirée qui n'auront jamais le succès du 1er épisode.

Néanmoins, la longévité de la Saga qui semble renaitre à chaque génération de console est étonnante, et ce malgré la volonté des développeurs de faire disparaitre leur héroïne dans le 4e opus. Derniers en date, même la série des Reboot n'égalera pas le succès du titre original.