Ultima I-The First Age of Darkness
Maître Jedi des requêtes SQL.
Les jeux qui m'ont marqué:Half-life, Tomb Raider, FFVII, Diablo, Derrick : meurtre dans un parterre de fleurs
Fan de Donjons et Dragons, le jeune Richard Garriott livre en 1981 son interprétation très personnelle du genre RPG qui fait mouche puisque 40 ans après les codes qu'il a établi sont toujours d'actualité
Le temps des Dungeon Crawler
Impossible de parler d'Ultima sans aborder la première création de Garriott adolescent, Akalabeth World of Doom, un Dungeon Crawler en "3D", genre répandu et inspiré par les Rogue et autre légendes du genre. Considéré comme l'origine de la série, il est créé et distribué par Garriott lui même en 1980, presque sous le manteau. Cela donne des ailes au jeune geek qui s'attèle assez rapidement à la création de sa supposée suite, Ultima toujours sur Apple II, micro incontournable des années 80.
Pourtant le jeu de rôle est presque né avec l'informatique, en tout cas celle que l'on pratiquait dans les universités américaines au mitan des années 70. Rappelons que les premiers jeux papier basés sur les règles D&D sont établies en 1974 par les Américains Gary Gygax et Dave Arneson qui fondent la société TSR. Autant dire que le jeu papier va coexister dès le début avec les jeux créés sur les ordinateurs centraux gigantesques qui permettent à des étudiants Nerds en tout genre de se frotter à la programmation.
Enfin, il s'agissait plutôt de jeux entièrement textuels, donc dépourvus de graphismes, dans lesquels vous deviez saisir vos commandes pour effectuer une action (avancer, discuter, commercer, attaquer...). L'idée de faire évoluer un personnage avec des caractéristiques propres (force, dextérité, endurance, intelligence issu du principe des jeux papier) et qui gagne en expérience au fil des combat contre ses ennemis apparait déjà à cette époque.
L'un des plus remarquables (car il y en a eu beaucoup), est DnD. Il s'agit d'un Dungeon Crawler, dans lequel votre héros arpente une cavernes et doit affronter des monstres, accumuler des trésors et de l'expérience et livrer un combat final contre un dragon pour terminer le jeu. Les fondamentaux sont posés et le Jeu de Rôle (ou Role Playing Game en anglais) commence à établir ses codes, toujours étroitement connecté aux règles "Donjons et Dragons" de TSR.
The First Age of Darkness
Akalabeth est le digne héritier des Dungeon Crawler en vue subjective, mais Ultima introduit une notion fondamentale qui encore aujourd'hui perdure, celle du monde ouvert et de son exploration.
Le héros, surnommé Lord British, évolue dans une univers médiéval-fantastique (aussi appelé Britania) soumis au maléfique sorcier Mondain devenu invincible grâce à la gemme d'immortalité. Pour parvenir à le défaire, votre héros devra accomplir une série de quête permettant d'acquérir une machine à remonter le temps afin de retourner dans le passé pour tuer Mondain avant qu'il ne devienne trop puissant. En plus de son Lore très riche Ultima est une véritable révolution de gameplay.
Notre héros ne se déplace plus uniquement dans un Donjon étriqué mais il peut désormais se mouvoir sur la carte d'un vaste monde constitué de châteaux, de cours d'eau, de plaine et peuplé de bandits belliqueux qui attaquent à vue.
Ce monde à parcourir en toute liberté est représenté en 2D mais l'exploration des Donjons reste toujours en vue subjective matérialisée à l'époque par des graphismes "3D" filaires, faute de mieux, et qui ont bien bien vieilli de nos jours. Mais n'espérez pas de clémence pour autant, les donjons restent labyrinthiques, peuplés d'ennemis redoutables et divisés jusqu'à une dizaine de niveaux à la difficulté croissante.
Principe novateur, la personnalisation de son héros genre fiche de jeu de rôle qui va vous suivre toute la partie, avec la prise d'expérience pour faire évoluer votre compagnon qui peut au fil du temps accéder à des zones plus difficiles.
Le jeu prend volontairement une orientation action, un peu bourrine même, puisque les combats sont quasi systématiques et se font en temps réel. Il suffit d'appuyer sur la touche attaque quand un ennemi s'approche de vous. La mort n'est pas pénalisante puisque le héros ressuscite sans perdre l'expérience acquise. Une étape déterminante pour rendre le genre issu du JdR papier (très aride et élitiste) accessible au plus grand nombre.
Livré avec des cartes, le jeu invite à l'exploration et ses mécaniques novatrices pour l'époque font que l'on y revient sans cesse. Mais attention, pas de point d'interrogation sur les PNJ ou de GPS pour le suivi des quêtes. Il va falloir toute explorer par vous-même, discuter avec les personnages présents dans les villages et châteaux, vous débrouiller pour débusquer les quêtes et avancer dans l'histoire! Inimaginable aujourd'hui.
Ultima prend volontairement une orientation action, un peu bourrine même
Développé sur l'ordinateur phare de l'époque, l'Apple II, il devient très vite une référence du jeu de rôle tant il dessine les contours du genre RPG en combinant la représentation 2D/3D tout en s'affranchissant des limites techniques des modestes machines de l'époque.
Un règne sans partage ou presque
La série connaitra de nombreuses suites apportant chaque fois leur lot d'innovation. Des portages pour consoles permirent de faire découvrir le genre à un public plus large et moins habitué au JdR.
La consécration viendra en 1997 quand Ultima Online invente ni plus ni moins que le jeu multijoueur en ligne (MMORPG), sorte de mue "Ultime" du jeu vidéo de rôle qui ouvre la voie à toute une série de jeux populaires et addictifs durant la décennie qui suivra.
Malheureusement, la série ne réussira pas à se renouveler suffisamment au fil du temps, perdant du terrain surtout face aux RPG japonais dont il a pourtant été l'inspiration mais qui proposent des mécaniques et des graphismes plus agréables et modernes.
Garriott privilégiera peut être trop la narration aux améliorations techniques, l'histoire lui a donné sans doute tort.
Sorti initialement sur Apple II, il sera porté sur Commodore 64, MSX et plus tardivement sur PC.
Lire aussi:
Brøderbund Software
Aujourd'hui disparue, la société Broderbund est surtout connue pour le jeu Prince of Persia. Mais n'oublions pas l'immense ludothèque que ces américains ont légué à la postérité...
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Conclusion et avis
Aujourd'hui, le jeu peu paraitre daté et maladroit, et il l'est à plus d'un titre que se soit du contexte au design. Mais son apport pour le jeu vidéo est révolutionnaire à l'époque.
Ultima 1er du nom est l'ancêtre du Jeu de Rôle, celui par qui tout a commencé. Sans lui peut être pas de Zelda, pas de Baldur's Gate, pas de Black Isle et peut être même de Elder Scrolls.
Au même titre qu'un Mystery House pour le jeu d'aventure et sorti à la même époque, Ultima est évidemment particulièrement ingrat à jouer aujourd'hui pour nos petites rétines délicates biberonnées à la HD. Mais en se replaçant en 1981, c'était un fabuleux pionnier.
Les standards posés par Ultima dans le jeu vidéo de rôle n'ont au fond pas vraiment changé. Jusqu'à l'arrivée de grands jeux en monde ouvert multijoueur, la dichotomie entre exploration et action obéit presque toujours aux canons établis par Garriott.
Points forts
Points faibles
Note 70/100
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FAQ / REF / CITATIONS
Officiellement oui.
Mais beaucoup considèrent Akalabeth comme le premier, mais Garriott lui-même ne l'a jamais confirmé...