Wolfenstein - une histoire de château
Maître Jedi des requêtes SQL.
Les jeux qui m'ont marqué:Half-life, Tomb Raider, FFVII, Diablo, Derrick : meurtre dans un parterre de fleurs
Des débuts sur Apple II en 1981 aux supers productions de Bethesda sur PC et consoles de dernière génération, retour sur une saga incroyable du jeu vidéo qui inventa le genre du FPS (First Person Shooter / Jeu de tir à la Première Personne).
C'est en 1981 que naît ce que l'on peut appeler aujourd'hui une saga, une licence incontournable du jeu vidéo : Wolfenstein.
Au départ pourtant, l'histoire n'a rien d'extraordinaire, le jeu se déroule pendant la 2eme guerre mondiale et on doit en découdre avec d'horribles nazis dans un château. Jusque la on se dit qu'on tient certainement le scénario le plus original de ces 70 dernières années mais que nenni.
Si vous vous attendez à dézinguer à coup de shot gun les adeptes du IIIe Reich, alors c'est raté ! les développeurs de Muse Software décident d'orienter le jeu sur de l'infiltration plutôt que l'action et c'est un pari gagnant.
Muse est un éditeur américain fondé en 1978, l'année de la naissance de Space Invaders, mais cela n'a rien à voir. C'est avec le développeur Silas Warner qu'il lance Castle Wolfenstein en 1981 sur le mythique Apple II de Wozniak et Jobs, célèbre pour les premiers jeux qu'il démocratisa sur micro-ordinateur à l'époque où les consoles de salon régnaient en maître. Bref, le jeu reçoit un accueil très positif du public et pour cause.
Castle Wolfenstein : débuts en infiltration
Le jeu est donc basé sur la discrétion plutôt que la confrontation directe. Vous passez donc votre temps à éviter et à fuir les gardes SS qui arpentent le château, et vous faufiler à travers ses innombrables pièces, du jamais vu pour l'époque.
Le but du jeu est de dérober des plans, sans se faire repérer. Il est possible en dernier recours de tirer avec un flingue ou de lancer une grenade offensive au risque hélas d'attirer toute la clique de la forteresse. Mais ce n'est pas tout.
Le jeu ne se résume pas à contourner ou semer des soldats, il est possible de crocheter des coffres, fouiller des corps pour récupérer des munitions, voire même emprunter un uniforme pour se mêler aux autres gardes sans éveiller de soupçons.
Le succès considérable du jeu entrainera son adaptation sur plusieurs plateformes notamment ce cher Commodore 64, support sur lequel nous avons redécouvert le jeu.
Naturellement, une suite sortira en 1984, Beyond Castle Wolfenstein, dans laquelle, toujours en mode ninja, vous devez pénétrer dans le bunker d'Hitler pour attenter à sa vie en posant une bombe. Même technique d'infiltration et de stratégies d'évitement pour cette suite toujours aussi prenante.
En 1987, Muse fait faillite. En 1992, le tout jeune studio ID Software, à la recherche d'un thème pour son nouveau jeu d'action, rachètera les droits pour une poignée de cerises.
Wolfenstein 3D, l'ID de génie
L'augmentation de la puissance de calcul des ordinateurs dans les années 90 permet à un tout jeune studio, ID Software de tout simplement créer, en 1992, un genre nouveau, le First Person Shooter (FPS, le jeu de tir à la première personne) ou jeu en vue subjective, avec des environnements en 3D calculée en temps réel et texturée. C'est juste une révolution et c'est pour cela que l'on va un peu s'attarder sur ce point.
ID Software est fondé en 1991 par le duo de John, Carmack à la technique et Romero à la réalisation.
Sans entrer dans les détail, Carmack invente un moteur logiciel capable d'afficher des environnements en 3D, très sommaire mais révolutionnaire, en utilisant en outre la technique du Ray casting.
Le Ray casting consiste à calculer uniquement ce que voit le joueur, ce qui permet d'économiser les ressources limitées des PC de l'époque. Après Catacomb 3D, 1er essai réussi, les compères décident de s'inspirer de l'environnement de Wolfenstein pour leur titre suivant, Wolfenstein 3D.
Vous l'aurez compris, c'est bien l'action débridée et gore qui est à l'honneur dans cette adaptation qui ne conserve de l'original que le nom et la volonté de dégommer l'ennemi suprême, le nazi, le vrai. Et du nazi vous allez en massacrer plein au Shoot gun, c'est gore, ça tache et c'est ultra nerveux.
Achtung !!
Même si c'est une prouesse technique en 1992, le jeu est aujourd'hui difficile à jouer tant on est limité par cette vue vers l'avant sans possibilité de regarder le sol ou le plafond.
On peut s'accorder pour dire que, juste après les essais de Hovertank 3D et Catacomb 3D, Wolfenstein 3D est le premier vrai FPS de l'histoire en VGA 256 couleurs (excusez moi du peu) avant le phénomène DOOM dont il a été la matrice.
Alaaaaaaaaaarm !
En 1993, une version améliorée sort sous le nom de Spear of Destiny. Le jeu est fluide et les niveaux gigantesques mais finalement il n'apporte rien de bien nouveau. Une version débarrassée de toute représentation nazie sera également portée sur la Super Nintendo.
Return to Castle en 2001, encore du nazi au menu!
En 2001, le mythique jeu de shoot d'ID revient avec un Reboot en haute définition mélangeant seconde guerre mondiale et influence démoniaque (DOOM est passé par là). Nous incarnons un certain Blaskowicz, qui s'évade des geôles ennemies (des nazis bien sûr) et qui va devoir en gros tuer du soldat allemand, du zombi et des expériences de laboratoire ratées toutes aussi immondes les unes que les autres. Le scénario est aussi invraisemblable que de mauvais goût mais c'est le nouvel ADN de la franchise.
Gros succès commercial, Wolfenstein, Return to Castle signe un retour historique avec un FPS beau, fluide, gore et nerveux offrant une campagne solo d'une quinzaine d'heures très prenante, et surtout un multijoueur capable de concurrencer les Half Life, Quake et Counter Strike de l'époque !!!
Le multi, vraie réussite de la suite du retour dans le château
Le mode multi-joueurs a été développé par un autre studio, Nerve. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ont fait du bon boulot.
Orienté en Team Play, à l'image de Counter Strike ou Team Fortress, le jeu est une vraie merveille. On retrouve les modes de jeu classique, Capture the flag, match à mort par équipe et Point Control.
Les différentes classes sont la pierre angulaire du jeu en coopération, il faut donc posséder les 4 dans son équipe pour espérer gagner :
- le soldat de base qui peut utiliser toutes les grosses pétoires possibles (lance flamme, panzerfaust, mitrailleuse lourde..)
- le lieutenant qui peut lancer des raids aériens ou distribuer des munitions
- le medic, soigneur génial qui peut ressusciter les morts avec sa seringue magique
- l'ingénieur, indispensable pour saboter les positions ennemies en plantant des explosifs et seul capable de désamorcer les bombes.
Meeeeeeeedic !
Les parties se suivent et ne se ressemblent pas. Il est possible également de voter pour exclure les troubles fêtes, car il était fréquent qu'un suppôt de l'équipe adverse arrive à changer de team par le hasard des déco-reco, et massacre toute l'équipe à coup de lance-roquette avant de se faire "kicker" de la partie. Plaisir de rageux mais assez jouissif, avouons le.
Les cartes sont aussi géniales. Mention spéciale à la carte reproduisant un débarquement allié dans laquelle les GI doivent se frayer un chemin par plusieurs voies possibles (un mur à détruire), pendant qu'ils subissent une véritable pluie de fer. Une boucherie et un moment de libération terrible quand une première brèche est ouverte et que l'équipe alliée déferle dans le bunker des boches le couteau entre les dents et le lance flamme à la ceinture.
On peut dire que cet opus est le digne successeur de son illustre ainé et sera le futur étalon des prochaines productions de la franchise.
19 ans après la sortie de Return to Castle les serveurs multi-joueurs bougent encore! Il est possible que vous ayez besoin d'un fix pour jouer correctement sous Windows 10.
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Duke Nukem Forever
Après 14 ans (!) d'attente, l'icone trash du politiquement incorrect fait une dernière apparition pour le meilleur et surtout pour le pire.
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Conclusion et avis
Je ne m'étendrai pas sur la suite, vous la connaissez peut-être même mieux que moi.
En 2014, Wolfenstein revient avec un nouveau reboot déjanté et ultra violent développé cette fois pas Machine Games qui mise tout sur l'action et la dérision.
Ce ne sont pas moins de 4 jeux qui sortiront entre 2014 et 2019, tous très réussis (pour peu qu'on aime toujours défoncer du nazi) sous la houlette des studios de Bethesda à qui ID s'était vendu en 2009.
La licence a donc de beaux jours devant elle surtout suite au rachat de Zenimax (Bethesda) par Microsoft qui sans nul doute saura exploiter le filon inépuisable de la pulvérisation de nazis !
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Une franchise de l'amour qui a bien évolué et qui est toujours aussi fun à jouer!
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