Si en 1991, il n’y avait pas masse de bons jeux de plates-formes sur micro (Atari ST ou Amiga), avec « Les aventures de Moktar » Titus nous prouve que les consoles n’ont plus le monopole du genre. Si vous l’avez trouvé et bien nous on cherche encore Zoubida…
Bienvenue dans les années 90!
Non ce n’est pas une blague, à PixelManiac je rappelle qu’on est très sérieux. On a retrouvé pour vous un jeu micro, Les aventures de Moktar paru en 1991 et développé par TITUS. Adapté d’un personnage de Lagaf, le présentateur-comique des années 90. On a pas craqué, pas du tout, et même que le jeu, ben contre toute attente il est pas mauvais du tout. Et si entre deux parties d’Animal Crossing ou FiFA (oui il parait que ce sont les 2 jeux les plus vendus de l’année 2020), vous voulez vous reposer les pouces et les neurones, voila de quoi y remédier.
Bon, on ferme la parenthèse et on revient aux choses sérieuse car les aventures de Moktar méritent quand même un peu plus de respect.
Après le sympathique Blues Brother, le studio TITUS remet ça avec une aventure assez délirante.
Permettons-nous une petite digression et attardons nous un peu sur l’histoire du studio, histoire de broder un peu aussi.
TITUS est un studio français, une histoire de famille qui commence avec 2 frères qui créent leur société en 1985. Travaillant d’abord pour le compte d’autres grands studios, ils sortent leur premier succès en 1986 avec Crazy Cars sur l’Amiga. D’autres succès vous parleront peut-être comme Prehistorik, Prehistorik Man sur SNES dont on reparle aujourd’hui, Titan, The Blues Brothers.
Comme tant d’autres, le studio disparait au début des années 2000.
Revenons à notre jeune héros courageux mais pas téméraire. Moktar est un jeune homme amoureux de la belle Zoubida. Alors qu’il passe la prendre en scooter (doré) l’accompagner au bal de Barbès (Moktar est toujours classe), la mère de Zoubida, qui ne le voit pas de cette babouche, enlève littéralement sa fille pour la cacher au bled. C’est à peu près tout ce qu’on peut dire du scénario qui tient il est vrai au recto d’un timbre poste.
Un jeu simple mais pas simplet (mouahaha)
Ainsi débutent les aventures de Moktar qui se retrouve brecouille et va devoir traverser d’innombrables périls pour retrouver la pauvre Zoubida vouée à un mariage forcé au fin fond du djebel.
Ce qui frappe d’abord c’est la taille du jeu. Les niveaux, appelés étapes, sont au nombre de 15. Chacun est tout simplement immense, ce qui vous donne une idée de la durée du vie du jeu.
Ensuite, c’est la simplicité du gameplay qui permet de se plonger rapidement dans l’ambiance.
D’entrée, vous vous retrouvez dans les rues de Paris avec des clodos qui vous balancent des bouteilles, pour un niveau tuto assez simple mais qui vous permettra de découvrir ce dont est capable notre bon Moktar.
Passons les mouvements basiques (sauter, ramper, grimper aux échelles) pour nous attarder sur l’originalité du titre. Moktar peut interagir avec certains objets qui eux mêmes peuvent interagir entre eux. Par exemple, il peut empiler des caisses pour faire un escalier, envoyer ces mêmes caisses sur les ennemis, ramasser des ballons et les envoyer sur d’autres ballons qui vous rebondir les uns sur les autres. Pratique quand on doit se débarrasser d’ennemis parfois retors. Certains tremplins vous permettent même d’atteindre les passages cachés dans lesquels vous récupérez de précieuses ressources.
Il existe en tout et pour tout 3 ressources essentielles :
- les blocs d’énergies pour récupérer de la vie, ce qui est primordial alors que vous n’en disposez que de 3
- les cadenas qui font office de checkpoint
- les lampes de djinn pour récupérer un mot de passe vous donnant accès au prochain niveau sans tout recommencer
Vous allez traverser différents niveaux (les rues de Paris, les égouts, le métro, le désert, le château de Zoubida) avec des décors variés et une multitude d’ennemis tous aussi différents et barrés.
Mais le scooter Moktar l’avait volé
C’est d’abord le comique de situation, on a un Moktar qui rampe tel un lâche pour éviter une patrouille ennemie ou trouver un raccourci dans un tunnel, déjà en soit c’est comique. Le jeu regorge de clichés (le garage et ses gorilles débiles, les quartiers chics, le métro de Paris avec ses clodos, le désert et ses scorpions…). C’est dingue comme on pouvait rire de tout ou presque à l’époque…
Parlons des ennemis justement, ils sont assez fantasques dira-t-on. Vous affronterez tour à tour des clochards vous envoyant des tessons de bouteille, des molosses enragés, des types cachés dans les poubelles, des insectes volants pénibles, des bébés qui vous canardent depuis leur poussette, la mère de Zoubida qui vous balance des pastèques, des serpents, des scorpions et j’en passe (mais… pas d’araignées ?)
Certains niveaux demandent plus de réflexion, d’autres sont bourrés d’ennemis et demandent adresse et rapidité. J’ai bien aimé les égouts de Paris premier passage un peu difficile du jeu. Le niveau des tuyaux vers la fin est certainement le meilleur, il faut se faufiler dans des conduites étroites sur plusieurs niveaux avec le risque de tout recommencer en cas d’issue fatale…
La Zoubida la la la la
Complètement tombé dans l’oubli, ce jeu était pourtant à l’époque considéré par la presse spécialisée comme un bon jeu de plates-formes sur micro quand les consoles régnaient en maitre sur le genre (et effacez cet air sidéré de votre visage !).
Techniquement irréprochable (en général on dit ça pour se la péter un peu parce qu’on est pas forcément tous calés en C++ ni en Assembleur) et avec un contenu gargantuesque, les développeurs de chez TITUS ne se sont clairement pas foutu des joueurs.
Y jouer aujourd’hui demandera de s’armer un peu de patience car trouver l’émulateur qui va bien pour qui n’est pas trop bidouilleur peut s’avérer compliqué (impossible de le faire marcher avec la RecalBox). C’est le problème avec les jeux sur micro d’antan, pas de solution miracle mais pour chaque jeu une solution.